Premier degré : Évolution du protocole sanitaire dans les écoles depuis le 26 avril

Tract FAQ version avril 21

 

Absence des personnels enseignants et respect des consignes de non-brassage, comment faire concrètement ?

 

Le retour en classe le 26 avril fut précédé d’un énième protocole sanitaire ministériel. Dans celui-ci, le ministère indique clairement qu’il accède à la demande intersyndicale de ne pas procéder à la répartition des élèves dans les classes afin de limiter les brassages lorsqu’un·e enseignant·e est absent·e :

« Dans les écoles, lorsqu’un enseignant absent ne peut, malgré le renforcement des moyens de remplacement, être immédiatement remplacé, les élèves ne peuvent en aucun cas être répartis dans les autres classes. L’accueil des élèves est alors suspendu dans l’attente de l’arrivée du professeur remplaçant. »

Cependant, le ministère oublie que cette revendication était accompagnée de notre demande de recrutement express de personnels pour assurer les remplacements. Cette action est en effet indispensable pour que les élèves ne se retrouvent plus sans enseignant·es, obligé·es d’être « casé·es » dans les autres classes ou obligé·es de rester à la maison.

Car dans les faits aujourd’hui, la consigne de non-brassage est très difficilement applicable et plusieurs choses viennent mettre à mal sa faisabilité effective:

– Dans la majorité des cas, les écoles n’ont connaissance de l’absence d’un·e enseignant·e et de son non-remplacement que le matin, au moment d’accueillir les élèves de la classe. Il est donc trop tard pour avertir les parents ou pour renvoyer les élèves chez elles et eux tous·tes seul·es. De même pour les élèves qui viennent seul·es ou qui sont déposé·es à la garderie.

– Les écoles ne disposant pas de vie scolaire ou de secrétariat (et principalement pour les petites écoles), si la·le directeur·trice n’est pas en décharge ce jour-là, personne ne peut prendre en charge les élèves jusqu’à l’arrivée d’un·e représentant·e légal·e, à moins que cette organisation puisse se faire en lien avec les personnels de la collectivité locale.

Dans ces conditions, pour éviter le brassage, il faudrait aux collègues encore dans l’école, enseigner dans leur classe tout en surveillant une autre classe en autonomie et appeler les 20 à 30 familles pour leur demander de venir chercher, au plus vite leur enfant. Les écoles sont confrontées à des situations insolubles. C’est une situation qui provoque désorganisation, stress et insécurité.

Nous rappelons que nous avons la responsabilité d’enfants (et non d’objets) et que nous avons aussi une obligation vis-à-vis des familles. Ces situations exceptionnelles, qui surviennent souvent le matin, ne doivent pas nous conduire à nier la situation des familles.

Les fermetures de classes les obligent à garder leurs enfants alors que beaucoup d’entre-elles travaillent. Elles peuvent alors se retrouver en difficultés pour organiser cette garde soudaine. Ces situations sont particulièrement source de tensions pour les familles les plus précaires.

Pour rappel également, selon la FAQ, lorsqu’un·e collègue (considéré·e comme personnel prioritaire) est confronté·e à l’absence du·de la PE de son enfant, elle·il est en droit de solliciter une ASA pour la garde à domicile. Ce sera donc un personnel supplémentaire à remplacer par l’administration…

Face à ces situations compliquées à gérer, nous rappelons qu’il est parfois nécessaire de rester pragmatiques sans sacrifier nos droits. Ainsi, nous recommandons :

  • d’agir avant tout en équipe et d’organiser temporairement l’accueil des élèves en attendant la prise en charge et les mesures de l’administration. C’est collectivement, et en responsabilité, que sont prises ces décisions pour ne pénaliser personne, ne pas dégrader les conditions de travail et d’étude.
  • que cette situation est de la responsabilité totale de l’administration qui n’a pas les capacités suffisantes de remplacement ou qui ne met pas en place tous les éléments nécessaires permettant le respect du protocole qu’elle a elle-même édité. Les personnels n’ont pas à subir les manquements de leur administration ou à boucher les trous là où ils existent. Nous demandons donc aux équipes de se tourner vers leur hiérarchie afin qu’elle gère ses situations et ne mettent pas en difficulté les équipes et les écoles.

Dans l’immédiat, dans tous les cas, il est important de créer collectivement les conditions de mobilisation (parents, personnels de l’Education nationale) pour exiger des moyens de remplacement.

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