Faute de candidats l’Éducation Nationale vient de prolonger de 15 jours la clôture des inscriptions aux concours. Cette situation traduit une crise profonde et inédite. Les services RH s’agitent pour attirer les candidats, les campagnes publicitaires se multiplient mais rien n’y fait. Dans ce contexte, la DRH de l’académie de Montpellier, répondant le 16/11/2022 au Midi Libre, indique vouloir permettre aux futurs personnels de « bifurquer » de carrière afin de gagner en « enrichissement ». Le service RH de Montpellier semble croire que donner des perspectives de carrière, de changement de ministère en cours de carrière pourrait attirer davantage. Mais c’est encore une fois insulter les personnels en place. Dans la réalité de nombreux collègues se voient refuser les demandes de rupture conventionnelle, les aménagements de temps de travail, les temps partiels … Les mobilités d’un ministère à l’autre sont quasi inexistantes.
La crise profonde qui semble surgir aujourd’hui est la conséquence de nombreuses années de politiques libérales. Entre le gel du point d’indice des années durant et l’inflation cette année, les enseignant·es ont perdu à ce jour plus de 25 % de leur pouvoir d’achat en 20 ans ! Les conditions de travail se sont fortement dégradées (augmentation des effectifs, réformes néfastes, méthode de management, mépris, absence de reconnaissance, …). La réforme des concours nécessite aujourd’hui un bac + 5 pour les présenter excluant de plus en plus les étudiant·es les plus pauvres.
Alors oui l’état est aujourd’hui responsable de cette situation critique.
Augmenter les salaires, améliorer les conditions de travail (baisse des effectifs, suppression des réformes Blanquer, de parcoursup …), placer le concours à bac +3 puis former pendant 2 ans et valider par un master, sont les conditions nécessaires pour espérer inverser la situation.