Emmanuel Macron n’a pas profité de ses vacances pour faire son introspection et changer de méthode.
Globalement, il poursuit son virage à droite toute, en annonçant vouloir « reciviliser » les quartiers populaires et en plaçant, de façon inquiétante, l’ordre comme but ultime de son projet politique.
La CGT Éduc’action continuera à combattre cette dérive autoritaire et réactionnaire.
Dans la même veine, non seulement, il persiste à confondre le rôle de Président et celui de ministre de l’Éducation nationale mais c’est pour faire des annonces à la fois rétrogrades et dont on peine à voir la faisabilité.
Sa volonté de stigmatiser et punir les élèves en difficultés scolaires, en les privant de deux semaines de vacances dont pourront profiter les « bon·nes » élèves, est scandaleuse et vise, une nouvelle fois, les milieux populaires, la difficulté scolaire étant étroitement liée à la difficulté sociale.
Qui plus est, si cette mesure devait être obligatoire pour ces élèves, cela reviendrait à déroger au principe d’Égalité.
Il faudrait également ouvrir établissements et écoles et mobiliser les personnels. Mais alors toutes les écoles et établissements et tous les personnels ? Et si oui, pour faire quoi ?
Comme d’habitude avec Emmanuel Macron, la mise en œuvre semble accessoire devant la pensée magique.
Si cette mesure n’était pas obligatoire, il faut d’urgence informer le Président de l’existence du dispositif de « l’école ouverte » pendant les vacances scolaires pour les élèves volontaires.
Surtout, ce ne sont pas deux semaines de cours supplémentaires, pour une partie des élèves, qui vont permettre de résorber les inégalités scolaires, dans le cadre d’un système intrinsèquement inégalitaire et sous doté, système dont, par ailleurs, les cinq années Blanquer/Macron ont encore accentué les tares.
Emmanuel Macron a également annoncé le report des épreuves de spécialités plus tard dans l’année scolaire, ce qui va dans le sens des revendications de la CGT Éduc’action.
Or, ces annonces sont dévoilées quelques heures après la première rencontre entre la CGT Éduc’action et Gabriel Attal. Cette rencontre a été l’occasion, pour le ministre, de lister ses priorités (Pacte/remplacement de courte durée, voie pro, lutte contre le harcèlement scolaire) qui, sans surprise, sont dans la continuité des 5 dernières années mais dont, de façon plus surprenante, les vacances d’été ne faisaient pas partie !
Pire, le ministre a expliqué ne pas avoir encore arbitrer la date des épreuves de spécialités mais qu’il annoncerait sa décision lors de sa conférence de rentrée, après avoir discuté du sujet avec la ministre de l’enseignement supérieur…
Par ailleurs, Gabriel Attal a mis en avant sa volonté d’un dialogue régulier et franc, dans le respect des personnels et de leurs organisations syndicales.
Sincère ou pas, la question se pose : cette méthode est-elle applicable tant elle diffère de la pratique politique du Président ?
L’interview d’Emmanuel Macron semble être une réponse.
En tout état de cause, La CGT Éduc’action continuera de lutter pour l’avènement d’une École démocratique et émancipatrice au service des élèves les plus fragiles et contre les attaques incessantes de ce gouvernement envers la jeunesse, les personnels de l’Éducation nationale et l’ensemble des travailleurs et travailleuses.